Le Professeur Arnaud Fontanet, interviewé ce matin sur une chaîne d’info sur le sujet du Coronavirus, a conclu son intervention sur le sujet de la « distanciation sociale ». Au vu des épidémies de plus en plus fréquentes et qui, par nos modes de vie, se développent au niveau planétaire en quelques semaines, faut-il par exemple continuer à se faire la bise le matin, voire à se serrer la main ? Faut-il maintenir des rassemblements (séminaire, convention…) qui supposent une proximité rapprochée des individus, s’ils ne sont pas absolument nécessaires ? Ce sont quelques questions intéressantes.
Au-delà de nos habitudes culturelles, une RRH croisée il y a quelques mois m’expliquait qu’une collaboratrice, récemment recrutée, « n’entrait pas dans le moule de la bise du matin » et l’information lui avait été remontée comme étant un « problème ». Car, disait-elle, cela fait partie de nos valeurs… Ne pas s’y plier tendrait à montrer qu’elle n’y adhère pas…
Ce sujet, anodin en apparence, est un vrai sujet et le Professeur Fontanet a raison : il faudra un jour se poser la question de la façon dont on se salue dans le milieu professionnel.
La bise est entrée, comme le tutoiement pour et par tous, récemment dans le monde professionnel car l’entreprise a développé la notion de « (grande) famille » pour fidéliser et motiver ses collaborateurs. Mais n’était-ce pas un leurre au nom d’une nouvelle convention sociale qui pose de surcroît une question de santé publique ? Il est de cette quasi « norme » comme de beaucoup d’autres, c’est peut-être une fausse bonne idée de Qualité de Vie au Travail… Nous avons, au cours de ces dernières années, fait entrer, voire institutionnaliser la sphère dite « intime » en proxémie, dans le monde professionnel, là où elle n’a sans doute pas sa place… C’est un vrai sujet qui est posé là.
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