Le blurring désigne le flou qui peut s’instaurer entre la vie professionnelle et la vie privée. Si ce terme n’est pas nouveau, il est particulièrement d’actualité en cette période de crise sanitaire et de télétravail quasi généralisé.
Si certains managers ou dirigeants craignent encore que leurs salariés ne soient pas aussi productifs en télétravail que sur site, les études montrent au contraire que les télétravailleurs travaillent souvent davantage en situation de télétravail. La cause ? Plusieurs facteurs. D’abord, même si le télétravail est fréquent depuis quelques mois pour cause de crise sanitaire, il demeure une forme de croyance en un « privilège » du télétravail entraînant un sentiment de culpabilisation qui amène les télétravailleurs à compenser en travaillant plus. Ensuite, l’absence de trajet pour aller travailler délite la frontière vie privée – vie professionnelle. En effet, le trajet a aussi cette fonction de permettre le « passage » d’une vie à l’autre. En télétravail, cette mise à distance du travail n’existe plus et favorise le développement du blurring. Ce flou, qui peut sembler facilitant au départ car il permet une articulation vie privée – vie pro plus souple, peut rapidement devenir hors de contrôle, laissant alors le champ libre à la vie professionnelle pour envahir l’espace privé.
Le meilleur remède ? Le droit à la déconnexion à préserver tant de la part du manager que du managé, mais également, dans la mesure du possible en cette période particulière, des espaces et du matériel distincts pour le télétravail. Même si on est amené à télétravailler dans une pièce de vie, il est essentiel d’éteindre l’ordinateur à une heure convenue le soir et de ne le rallumer que le lendemain matin. Idem pour la lecture des mails. Même si elle est disponible en un clic sur votre téléphone portable, leur lecture doit être privilégiée aux heures de travail.
L’entreprise pourra reprendre ces points (et d’autres) dans sa charte du télétravail et éviter ainsi que le blurring n’entraîne des addictions nocives et/ou des burn-out.
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