La génération des 35-44 ans (et les suivantes…) a trop entendu leurs parents expliquer qu’ils étaient « pressés comme des citrons » puis « jetés » alors qu’ils avaient consacré leur vie professionnelle à une entreprise et elle a réagi… Il est vrai que, si l’empressement à écarter des seniors jugés trop fidèles est souvent réel, la fidélisation des jeunes générations est beaucoup plus complexe. Le plan de carrière n’existe plus, les salariés ont de plus en plus de mal à accepter l’idée d’investissement et encore moins de sacrifice. A l’entreprise de comprendre qu’il faut changer de paradigme, sujet délicat, surtout après le constat que le salaire n’est plus « la carotte » ! D’où l’intérêt de prendre en compte la Qualité de Vie au Travail dans son ADN même : comprendre que le travail réel doit être considéré, comprendre que la volonté de bien faire son travail est essentielle et écouter ce que signifie un « travail bien fait » pour un salarié, comprendre que fixer des objectifs inatteignables n’est pas moteur mais destructeur, comprendre qu’un baby-foot ne compensera jamais la pression d’un management dit « positif » mais en réalité défaillant, comprendre qu’un after-work ou encore un escape game en équipe ne contrebalanceront pas les nombreuses réunions de 17 à 20 heures le soir ou encore les déplacements professionnels en TGV à 6 h 30 le matin plusieurs fois par semaine… Alors que les carrières supposent désormais des remises en cause permanentes pour les salariés voire parfois des changements de métier, c’est aux organisations aujourd’hui de se remettre en cause. La hiérarchie des valeurs s’inverse, le salarié crée sa « marque » en tant que professionnel et ne s’attache plus à la marque employeur. Mieux, les salariés notent leurs entreprises (comme sur le site Glassdoor par exemple). Aux entreprises à présent de jouer, mais quel challenge de manager sur ces sables mouvants car la contrepartie de l’adaptation à cette nouvelle donne sera assurément une performance décuplée !
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